Le témoignage de conversion de Joël Murner

24 avril 2019 marie-line 1 Commentaire

Le témoignage de conversion de Joël Murner

24 avril 2019 Marie-Line 1 Commentaire

JoëlJe me présente, je m’appelle Joël Murner, j’ai 40 ans, je travaille comme policier, je suis né à Berne et j’ai grandi à Seiry, un petit village perdu dans la Broye Fribourgeoise, qui comptait à l’époque plus de vaches que d’habitants. Ma mère est jurassienne et mon père d’origine bernoise. Né de parents chrétiens, j’ai grandi dans la foi chrétienne dès mon plus jeune âge et dimanche après dimanche je devais les suivre à la Fraternité chrétienne, une église évangélique à Yverdon.

À cette époque, je ne me posais pas vraiment de questions sur l’existence de Dieu. En fait, je savais qu’il existait un Dieu qui me voulait du bien, mais l’idée qu’il soit éternel et qu’un jour je vivrai pour toujours au paradis m’angoissait plus qu’elle me réjouissait. Cependant, la prière était quelque chose de tout à fait naturel et je me souviens très bien qu’un jour alors que j’étais enfant, une paix et une joie indescriptible m’avaient envahi alors que je m’adressais à Dieu. C’était un moment hors du temps, comme si une personne pleine de douceur voulait exprimer son amour pour moi. Jeune adolescent, j’ai commencé à apprécier d’aller à l’église car j’avais remarqué une jeune fille qui me plaisait beaucoup. Bien que trop timide pour entreprendre quoi que ce soit, l’idée que j’allais la revoir chaque dimanche me réjouissait. Tout naturellement, lorsque j’ai appris qu’elle allait au
groupe de jeunes, j’ai également commencé à m’y rendre. Ce fut une période belle et insouciante pendant laquelle je commençais à découvrir une passion pour la musique. J’ai rapidement réalisé que j’avais un certain talent et que les filles me regardaient différemment lorsque je jouais de la musique. Ce fut la découverte des joints et des premières cuites, car je trouvais que le style de vie des artistes que j’admirais était bien plus inspirant que mon éducation bien rangée de fils de médecin.

À 17 ans, alors que j’étais un jeune collégien, une fille particulièrement courtisée par les autres garçons a commencé à me montrer des signes d’intérêt. Flatté, je me suis engagé dans une relation amoureuse avec elle, autant de manière physique qu’émotionnelle. Par la même occasion, j’ai alors appris à connaitre sa famille et son cercle d’amis qui n’était pas du tout croyant. Cette famille très
gentille et accueillante m’intriguait, car bien qu’elle ne croyait pas en l’existence d’un Dieu vivant, elle semblait presque plus équilibrée que la mienne. Elle avait de bonnes valeurs et n’avait apparemment pas besoin de l’aide d’un être divin pour mener une vie normale. J’ai alors peu à peu commencé à remettre mes croyances et mon éducation chrétienne en question. Mes nouveaux amis n’avaient visiblement pas besoin de l’aide d’un quelconque dieu et ne semblaient pas plus malheureux que moi. J’ai alors remarqué que la vie offrait beaucoup de plaisirs en dehors de l’église et qu’il y avait des manières différentes de mener une existence palpitante. J’ai commencé à me dire que finalement le modèle proposé par mes parents était loin d’être parfait et que si j’étais né dans une famille non croyante, je ne me serais certainement pas intéressé de savoir si Dieu existait ou pas. Parfois, alors que je remettais de plus en plus mon éducation chrétienne en doute, je ressentais de la culpabilité par rapport à mes choix. Pour me rassurer, je me disais que c’était normal, que la majorité des gens vivaient ainsi et que si parfois je me sentais « pêcheur » ce n’était que l’expression
des valeurs subjectives que l’on m’avait inculquées depuis ma plus tendre enfance. Mon amie d’alors, étudiante en psychologie, ne croyait pas en l’existence de Dieu. Elle m’avait suivi quelques fois à l’église pour me faire plaisir mais pensait que j’avais grandi dans une secte et me disait que si un jour je comptais avoir des enfants avec elle, jamais elle ne me laisserait les emmener dans un cadre religieux tel que celui-ci. Selon elle, il y avait trop d’incohérences et d’hypocrisie dans le milieu religieux que je fréquentais. Je devais admettre que sur beaucoup de points, son analyse était tout à fait pertinente. Dans sa logique, tout ce que les croyants considèrent habituellement comme étant d’origine surnaturelle, avait une explication rationnelle, basée sur des phénomènes psychologiques. Là encore, je devais reconnaître que son argumentation tenait la route. Cependant, un jour, alors que je voulais aborder le thème de la mort, elle eut une réaction inhabituelle. Sur un ton grave elle me dit : « Ne parlons pas de ça, la mort me terrifie car j’ai peur de mourir. » D’un coup, toute son assurance s’était envolée et je me retrouvais seul, confronté à mes propres peurs de la mort, sans personne pour me rassurer. Je me disais que si Dieu n’existe pas et qu’après la mort
tout s’arrête, notre existence sur terre n’a vraiment pas de sens. Si nous sommes le fruit du hasard et que personne sur cette terre n’a de but à accomplir, alors il ne nous reste plus qu’à profiter égoïstement des plaisirs de la vie, sans avoir à rendre de comptes à qui que ce soit. Sans Dieu, pas de destinée. Nous devenons nous-mêmes notre propre dieu, petits êtres faibles, perdus dans l’immensité de l’univers, dont l’existence est tellement courte, qu’elle en devient insignifiante face à l’éternité. Toutes ces réflexions ne faisaient qu’augmenter mes angoisses existentielles. Je ressentais un grand vide au fond de moi. La paix que j’avais connue par le passé n’était plus là et je me surprenais à me demander où j’irai après la mort. C’est alors que j’ai commencé à prier « Dieu » en ces termes : « Dieu si tu existes, révèle-toi et je te suivrai. »

Quelques années plus tard, alors âgé de 20 ans, je me trouvais à l’armée en train de faire mon service militaire, lorsque soudain, on nous annonça que toute la caserne allait être mise en quarantaine. Un jeune soldat du même âge que moi, venait de mourir d’une méningite foudroyante. Choqué, après plusieurs jours d’enfermement à devoir avaler des pilules, je me suis dit que dès que j’en aurai l’occasion, je me rendrai à l’église de mes parents pour laisser à Dieu une dernière chance de se révéler à moi.

Le dimanche suivant, je m’étais donc rendu à l’église en question. Assis sagement au fond de la salle, j’essayais tant bien que mal de me concentrer, mais je trouvais la musique totalement inintéressante et le message tellement ennuyant, que j’ai décidé, de m’en aller avant la fin du culte, en allant auparavant faire un petit détour par les WC. Une fois la porte des toilettes fermée, j’ai dit à Dieu : « Tu as eu ta chance, le culte était nul, salut. » À l’instant où j’ai prononcé ces mots, j’ai entendu dans ma tête une voix presque audible me dire : « Je suis d’accord avec toi. » Pour moi, ce ne pouvait qu’être le fruit de mon imagination. Mais j’étais troublé. Et si c’était vraiment Dieu qui me disait qu’il était d’accord avec moi, qu’il s’ennuyait tout autant que moi pendant ces cultes qui se répètent à l’identique et qu’en définitive, la seule chose qui lui importe ce ne sont pas les traditions mais la relation qu’il veut avoir avec nous sa création. J’ai commencé à rire de manière incontrôlée. Ce n’était pas un rire habituel, c’était libérateur et frais. Un peu comme si Dieu avec son humour m’avait rejoint dans les toilettes. C’est à ce moment là que quelque chose de surnaturel s’est produit. Alors que je riais, j’ai senti un nuage d’amour se poser sur moi. Le rire s’est alors transformé en chaudes larmes. J’avais l’impression que Dieu me disait « bienvenu à la maison mon fils ». Ça faisait des années que je n’avais pas pleuré. Je pleurais tellement toutes les larmes de mon corps que je suis tombé au pied de la cuvette des toilettes, recroquevillé au sol tel un
petit enfant secoué de larmes. Pendant plusieurs minutes je ne contrôlais plus rien et pour
moi c’était déjà un miracle, car normalement ça ne me viendrait jamais à l’idée de me coucher dans des toilettes publiques. Comme je ne voulais pas que quelqu’un me voie dans cet état, je suis sorti me promener. À proximité, il y avait un cimetière, là au moins je pouvais pleurer en paix. Alors que je me promenais entre les tombes tout en parlant à Dieu, je suis arrivé devant une ancienne pierre tombale, traversée par le tronc d’un arbre qui au fil du temps, s’était frayé un passage à travers une fissure dans la roche. C’était visiblement une des plus anciennes tombes du cimetière et elle avait probablement été laissée à son emplacement originel à cause de cet arbre imposant qui se dressait au milieu d’elle. Alors que je contemplais la force de la nature qui avait repris ses droits, j’ai eu une pensée, c’était comme si Dieu me disait : « Accepte cette graine de foi que je te donne, plante-la dans le terreau de ton cœur et un arbre de vie va jaillir de toi. Il sera non seulement une bénédiction
pour toi de ton vivant, mais le sera également pour les générations futures. » J’ai alors invité le Seigneur Jésus-Christ à entrer dans ma vie. Je lui ai demandé de me pardonner mes péchés et de me donner la force de le suivre. Instantanément une paix et une joie indescriptible m’ont envahi. Je n’avais plus peur de la mort et je ne me sentais plus seul au monde. J’avais l’impression qu’une nouvelle destinée s’ouvrait devant moi.

Le dimanche suivant, je suis retourné vers le pasteur de l’église en question et je lui ai dit : « Je veux être baptisé ». Surpris mais heureux, il m’a proposé un suivi en vue de me préparer au baptême.
Ce fut une période défiante car je sentais que le Seigneur au travers de son St-Esprit me demandait de régler certaines choses dans ma vie et de demander pardon à certaines personnes, notamment à mes parents à qui j’avais menti par le passé. Là encore, ma fierté me disait que ce n’était pas très raisonnable, que de toute façon c’était du passé et que ce n’était pas si grave. Une bataille s’engagea alors dans ma tête entre ma conscience retrouvée et mes raisonnements rationnels. Tout ceci semblait être de la folie. Un jour, peu de temps avant le baptême, je ressentais une terrible oppression démoniaque. Je me suis alors assis sur un banc, presque incapable de bouger et j’ai commencé à répéter à voix haute et pendant plusieurs minutes le nom de Jésus. Immédiatement la paix est revenue et j’ai pu régler les choses que le Seigneur m’avait mis à cœur.

Le jour du baptême, mon amie était présente. Ce fut un moment glorieux, rempli de joie. Au moment de sortir des eaux du baptême, je me suis senti léger comme si je laissais derrière moi de vieilles chaines. Après la cérémonie, mon amie m’a dit : « Tu sais, il s’est passé quelque chose d’étrange. Au moment du baptême, une force incontrôlable s’est saisie de moi et j’ai été propulsée vers l’avant de la scène où se trouvait le bassin et je voulais t’arracher hors de l’eau, mais une fois devant je n’ai rien pu faire. » J’ai alors compris qu’il y a une lutte lorsqu’une âme décide de passer du royaume des ténèbres au royaume de Dieu. Quelques mois plus tard, je découvrais le baptême du St-Esprit. Pour la première fois, au travers de l’action du Saint-Esprit, mes vagues concepts religieux que j’avais appris à l’école du dimanche furent remplacés par une expérience personnelle d’un Dieu vivant qui désire entrer en communication avec nous et transformer nos vies. Vingt ans plus tard, je constate que j’ai eu des hauts et des bas. Des périodes où ma foi était forte et d’autres où c’était plus difficile. Par contre, depuis ce jour où j’ai laissé Dieu entrer dans ma vie, je ne me suis plus jamais senti seul et sa douce présence ne m’a jamais quittée. Je communique tous les jours avec lui, c’est devenu mon ami intime et vivre sans lui est juste devenu impensable.

1 Commentaire

  • Alex W 25 avril 2019 at 9 h 50 min

    Merci de ce partage bouleversant !

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